11/04/2025

Les référentiels de l’Atomic UX Research

Dans le domaine de la recherche utilisateur, l’Atomic UX Research propose une approche modulaire permettant de structurer et d’exploiter efficacement les insights collectés. Un des éléments clés de cette méthodologie est le référentiel, une base de connaissances centralisée qui organise les résultats de recherche en unités granulaires, appelées atomes.

 

Contrairement aux bases de données UX traditionnelles, qui regroupent les études sous forme de rapports longs et parfois difficiles à exploiter, le référentiel Atomic UX Research segmente chaque découverte en petits éléments indépendants et réutilisables. Chaque atome représente une observation unique, pouvant être combinée avec d’autres pour former des insights plus complexes et exploitables par les équipes produit et design.

 

L’objectif d’un tel référentiel est double : capitaliser sur les apprentissages passés et faciliter leur réutilisation pour guider la prise de décision en continu. En structurant la recherche UX de manière atomique, les entreprises peuvent maximiser la valeur des données collectées, éviter la redondance et assurer une meilleure transmission du savoir entre les équipes.

Structure et organisation d’un référentiel Atomic UX Research

Un référentiel Atomic UX Research repose sur une structuration claire et modulaire des insights utilisateur. Son organisation permet de stocker, classer et exploiter efficacement les données issues des recherches UX, garantissant ainsi leur accessibilité et leur réutilisation.

 

Les trois niveaux d’information : Atome, Molécule, Organisme

 

L’Atomic UX Research s’inspire du modèle atomique pour structurer l’information en trois niveaux hiérarchiques :

  • Atome : L’unité d’information la plus élémentaire. Il s’agit d’une observation isolée issue d’une étude utilisateur, par exemple “Les utilisateurs ont du mal à repérer le bouton de validation sur mobile”. Un atome ne contient qu’un seul insight et est généralement accompagné de sources (extraits d’interviews, captures d’écran, vidéos).
  • Molécule : Un regroupement d’atomes qui met en évidence une tendance récurrente. Par exemple, si plusieurs atomes indiquent des problèmes de navigation, une molécule pourrait être “La navigation mobile pose des difficultés d’usage”.
  • Organisme : Un ensemble structuré de molécules qui donne une vision d’ensemble sur un problème ou une opportunité plus large, exploitable par les équipes UX et Produit. Par exemple, une analyse complète des problématiques liées à l’expérience mobile pourrait être regroupée sous une organisation plus large : “Optimisation de l’expérience mobile pour augmenter la conversion”.

 

Ce modèle permet une granularité fine des insights, facilitant leur réutilisation et évitant les redondances dans la documentation des recherches UX.

 

Catégorisation et métadonnées des insights UX

 

Un référentiel efficace ne se limite pas au stockage des informations, il doit aussi offrir une structuration claire et une recherche facilitée grâce à un système de métadonnées. Voici quelques catégories courantes utilisées dans un référentiel Atomic UX Research :

  • Problématique UX : Ex. Navigation, Accessibilité, Temps de chargement
  • Type d’utilisateur concerné : Ex. Nouveaux utilisateurs, Utilisateurs récurrents, Utilisateurs mobiles
  • Origine des données : Ex. Test utilisateur, Heatmaps, Feedback client, Enquête
  • Gravité du problème : Ex. Critique, Majeur, Mineur
  • Statut de l’insight : Ex. À valider, Confirmé, En cours de résolution

 

Ces métadonnées permettent aux équipes de filtrer et de retrouver facilement les insights en fonction de leurs besoins spécifiques.

 

Les formats de stockage et d’accès aux données

 

Pour assurer une accessibilité optimale, le référentiel Atomic UX Research peut être stocké sous différents formats :

  • Base de données interne : Outil comme Airtable, Notion, Confluence, Dovetail pour structurer et interroger facilement les insights.
  • Fichiers partagés : Google Sheets ou Excel, bien que moins adaptés aux grands volumes de données, restent des solutions utilisées dans certains cas.
  • Plateformes UX spécialisées : Des outils comme Maze, Condens, Lookback permettent une gestion avancée des résultats de recherche.
  • Intégration avec les outils Produit : Un bon référentiel doit être connecté aux outils des équipes produit et design (Jira, Figma, Miro) pour faciliter l’application des insights dans les projets en cours.

 

Un accès structuré et hiérarchisé aux données permet aux designers, UX researchers et product managers de naviguer efficacement dans les insights collectés et de les mobiliser rapidement dans leurs décisions.

Création et gestion d’un référentiel Atomic UX Research

Un référentiel bien conçu est essentiel pour assurer une centralisation efficace des insights UX, leur réutilisation et leur impact sur les décisions produit. Sa mise en place repose sur une structuration rigoureuse, le choix des bons outils et une gestion continue pour garantir sa pertinence.

 

Comment structurer un référentiel efficace ?

 

Un référentiel Atomic UX Research doit être conçu de manière à faciliter l’organisation, la recherche et l’exploitation des insights UX. Voici les éléments clés à considérer :

  1. Définir une taxonomie claire

    • Structurer le référentiel selon une logique cohérente (Atome → Molécule → Organisme)
    • Mettre en place des catégories (ex. : problèmes d’accessibilité, navigation, conversion…)
    • Utiliser des métadonnées pour filtrer et retrouver facilement les insights
  2. Normaliser la documentation des insights

    • Chaque atome doit contenir des informations standardisées :
      • Description de l’observation
      • Source (test utilisateur, enquête, analytics, etc.)
      • Niveau de gravité
      • Statut de résolution
    • Uniformiser le format pour assurer une cohérence entre les recherches
  3. Faciliter l’accès et l’utilisation

    • Organiser le référentiel dans un outil centralisé et accessible
    • Mettre en place des liens entre les insights pour favoriser les connexions entre études
    • Intégrer le référentiel dans les flux de travail des équipes UX et Produit

 

Les outils adaptés pour centraliser les insights UX

 

Le choix des outils est crucial pour assurer une gestion fluide et évolutive du référentiel. Voici quelques solutions adaptées :

  • Outils spécialisés en gestion de recherche UX

    • Dovetail : Plateforme dédiée à la gestion et à l’analyse des insights UX
    • Condens : Outil permettant d’organiser, d’analyser et de partager les résultats des recherches utilisateur
    • Lookback : Solution d’enregistrement et d’analyse des tests utilisateurs
  • Bases de données et outils de documentation

    • Notion : Flexible et visuel, adapté pour centraliser les insights sous forme de fiches
    • Airtable : Outil no-code permettant de structurer et de filtrer les données UX de manière dynamique
    • Confluence : Idéal pour documenter les insights et les intégrer aux workflows produit
  • Intégration avec les outils Produit et Design

    • Figma : Pour relier les insights UX aux maquettes et prototypes
    • Miro : Pour visualiser les liens entre différentes études UX
    • Jira / Trello : Pour assurer le suivi de l’implémentation des améliorations UX basées sur les insights

 

Le choix des outils dépend des besoins spécifiques de l’équipe, du volume des insights et de leur fréquence d’exploitation.

 

Bonnes pratiques pour maintenir et faire évoluer le référentiel

 

Un référentiel UX ne doit pas être un simple stockage statique d’informations, mais un outil vivant qui s’adapte aux besoins des équipes. Voici quelques bonnes pratiques pour assurer son efficacité dans le temps :

  1. Mettre à jour régulièrement les insights

    • Éviter l’accumulation d’informations obsolètes
    • Assurer un suivi des insights en fonction de leur statut d’exploitation
    • Archiver les recherches qui ne sont plus pertinentes
  2. Encourager l’adoption par les équipes

    • Former les UX researchers, designers et product managers à son utilisation
    • Intégrer le référentiel dans les processus de décision et dans les rituels UX
    • Permettre aux équipes d’ajouter et de commenter les insights
  3. Faciliter la recherche et l’exploitation des données

    • Utiliser des filtres et des tags pour retrouver rapidement les insights
    • Proposer des tableaux de bord et des résumés pour mettre en avant les tendances clés
    • Automatiser certaines tâches (ex. : notifications pour insights critiques)
  4. Assurer une gouvernance claire du référentiel

    • Définir des rôles et responsabilités pour la gestion du référentiel
    • Organiser des revues périodiques pour garantir la qualité et la pertinence des insights
    • Adapter la structure du référentiel en fonction de l’évolution des besoins UX et Produit

 

Un référentiel Atomic UX Research bien structuré et entretenu devient un levier puissant pour la prise de décision et l’amélioration continue des expériences utilisateur. Il permet aux équipes d’éviter la duplication des recherches, de valoriser les apprentissages UX et de favoriser une approche data-driven dans la conception produit.

Exploitation du référentiel dans les processus UX

Un référentiel Atomic UX Research bien structuré ne se limite pas à l’archivage des insights utilisateur. Il joue un rôle central dans l’optimisation des décisions UX et produit, en facilitant l’accès à des informations clés et en encourageant la collaboration entre les différentes parties prenantes.

 

Faciliter la prise de décision avec un référentiel UX bien structuré

 

L’un des principaux atouts d’un référentiel bien organisé est sa capacité à rendre les insights UX actionnables. En structurant les observations sous forme d’atomes, de molécules et d’organismes, les équipes peuvent rapidement identifier des tendances et prendre des décisions basées sur des données tangibles.

 

Un bon référentiel UX permet de :

  • Accéder rapidement aux insights pertinents grâce à des filtres et des tags (ex. : problèmes d’accessibilité, frictions dans le parcours utilisateur, taux de conversion impacté).
  • Éviter la redondance des recherches en réutilisant les insights existants au lieu de refaire des études similaires.
  • Prioriser les améliorations UX en s’appuyant sur des insights validés et documentés.
  • Suivre l’évolution des problèmes UX dans le temps et mesurer l’impact des correctifs apportés.

 

Par exemple, si une équipe produit veut améliorer un tunnel d’achat, elle peut consulter le référentiel pour voir les précédents tests utilisateurs menés sur cette interface, les principales frictions identifiées et les recommandations déjà proposées.

 

Collaboration entre chercheurs UX, designers et Product Managers

 

Le référentiel UX devient un point de convergence entre les différentes équipes impliquées dans la conception produit. Il fluidifie les échanges et garantit que chaque décision repose sur des insights validés.

  • Pour les UX Researchers :
    • Centraliser et structurer les résultats de leurs études.
    • Partager des insights sous forme d’éléments actionnables pour les équipes produit et design.
    • Assurer un suivi des problématiques UX et de leur résolution dans le temps.
  • Pour les Designers :
    • Accéder rapidement aux insights sur l’expérience utilisateur pour orienter la conception des interfaces.
    • Valider leurs hypothèses avec des données existantes avant de tester de nouvelles solutions.
    • S’appuyer sur des tendances UX documentées pour guider leurs choix de design.
  • Pour les Product Managers :
    • Utiliser le référentiel pour prioriser les fonctionnalités et améliorations UX en fonction des retours utilisateur.
    • Justifier les décisions produit auprès des parties prenantes avec des données UX tangibles.
    • Suivre l’impact des modifications grâce aux insights collectés avant et après chaque itération.

 

Un référentiel bien intégré dans le workflow des équipes améliore la communication et permet à chacun d’exploiter les insights de manière proactive.

 

Exemples d’utilisation d’un référentiel Atomic UX Research

 

L’Atomic UX Research peut être appliqué à divers cas concrets pour améliorer l’expérience utilisateur de manière progressive et efficace :

 

  1. Optimisation du design d’une application mobile
    • Problème identifié : Plusieurs atomes indiquent que les utilisateurs ont des difficultés à trouver une fonctionnalité clé dans l’application.
    • Action : Une molécule regroupe ces observations en une problématique UX plus large : “Problèmes de navigation sur mobile”.
    • Résolution : L’équipe design propose des améliorations sur l’interface, validées par des tests utilisateurs ultérieurs.
  2. Amélioration du taux de conversion sur un site e-commerce
    • Insight stocké : Les heatmaps et enregistrements de session montrent que les utilisateurs abandonnent souvent leur panier au moment du paiement.
    • Référencement dans le référentiel : Catégorisation sous “Problèmes de friction dans le parcours d’achat”.
    • Action : Les équipes produit et UX testent plusieurs solutions (ex. : simplification du checkout) et mesurent l’impact avant implémentation définitive.
  3. Gestion de l’accessibilité numérique
    • Atome : Plusieurs tests utilisateurs montrent que des boutons ne sont pas lisibles pour les personnes malvoyantes.
    • Molécule : Plusieurs observations sont regroupées sous un même problème “Accessibilité des contrastes sur l’interface”.
    • Organisme : L’équipe UX met en place un guide d’accessibilité basé sur l’ensemble des observations collectées.

 

Ces exemples montrent que l’Atomic UX Research n’est pas seulement un moyen de structurer la recherche utilisateur, mais aussi un levier puissant pour faciliter la prise de décision et l’amélioration continue des produits.

Défis et limitations d’un référentiel Atomic UX Research

Malgré ses nombreux avantages, un référentiel Atomic UX Research n’est pas exempt de défis. Sa mise en place et son exploitation nécessitent une gestion rigoureuse, une adoption par les équipes et une adaptation aux besoins spécifiques de l’entreprise.

 

Risques liés à l’accumulation et à la surcharge d’informations

 

L’un des principaux défis d’un référentiel UX est l’accumulation excessive de données, ce qui peut le rendre difficile à exploiter.

  • Problème de volume : Avec le temps, un référentiel peut contenir des centaines, voire des milliers d’insights, rendant leur consultation laborieuse.
  • Données obsolètes : Certaines observations deviennent caduques si elles ne sont pas mises à jour ou archivées.
  • Redondance des informations : Plusieurs insights similaires peuvent être enregistrés sans être consolidés, créant des doublons inutiles.

 

Solutions :
✅ Mettre en place un système de tri et d’archivage des insights obsolètes.
✅ Regrouper les insights récurrents en molécules pour éviter la dispersion.
✅ Établir un processus de validation des nouvelles entrées pour garantir leur pertinence.
✅ Favoriser la visualisation synthétique des insights grâce à des tableaux de bord UX.

 

Adoption et appropriation du référentiel par les équipes UX et Produit

 

Un référentiel bien structuré n’a d’intérêt que s’il est adopté par les équipes et utilisé régulièrement. Or, plusieurs freins peuvent limiter son appropriation :

  • Manque de formation : Si les équipes ne savent pas comment utiliser efficacement le référentiel, elles risquent de l’abandonner.
  • Surcharge cognitive : Une interface complexe ou trop d’informations peuvent décourager les utilisateurs.
  • Résistance au changement : Certaines équipes peuvent préférer leurs anciennes méthodes de documentation et ne pas voir l’intérêt du nouveau système.

 

Solutions :
Former les équipes à l’utilisation du référentiel et montrer ses bénéfices concrets.
✅ Intégrer le référentiel dans les processus de travail (ex. : en reliant les insights UX aux tâches dans Jira ou Confluence).
✅ Désigner des ambassadeurs UX chargés d’accompagner l’adoption et d’assurer la mise à jour des données.
Simplifier l’accès et la navigation avec des filtres et des vues personnalisées adaptées aux différents métiers (UX, design, produit).

 

Comment adapter le référentiel aux besoins spécifiques de l’entreprise ?

 

Chaque entreprise a des besoins UX spécifiques, et un référentiel standardisé peut ne pas convenir à toutes les organisations.

  • Variabilité des projets : Une startup en phase d’exploration n’aura pas les mêmes besoins qu’une entreprise établie avec une UX Research mature.
  • Équilibre entre flexibilité et standardisation : Un référentiel trop rigide peut être limitant, tandis qu’un système trop ouvert risque d’être chaotique.
  • Alignement avec les objectifs business : Un référentiel doit être conçu pour servir les décisions stratégiques de l’entreprise, et pas seulement documenter des insights.

 

Solutions :
✅ Personnaliser la structure du référentiel en fonction des enjeux et de la maturité UX de l’entreprise.
✅ Définir des critères de priorisation pour que les insights les plus pertinents soient facilement accessibles.
✅ Ajuster les outils utilisés en fonction des pratiques internes (ex. : intégrer le référentiel dans Notion, Airtable ou Dovetail selon les habitudes des équipes).
✅ Maintenir une approche itérative : tester, ajuster et améliorer continuellement le fonctionnement du référentiel en fonction des retours d’utilisation.

 

Un référentiel Atomic UX Research performant doit donc être évolutif, structuré et intégré dans le quotidien des équipes. Il ne suffit pas de stocker des insights : il faut les organiser, les rendre accessibles et les adapter aux besoins concrets de l’entreprise pour maximiser leur impact sur la prise de décision UX et produit.

Mot de la fin

Un référentiel Atomic UX Research bien structuré permet d’optimiser la gestion des insights utilisateur, d’améliorer la prise de décision et de favoriser une meilleure collaboration entre les équipes UX, design et produit. En centralisant les observations sous une forme modulaire, il évite la redondance des recherches et facilite la réutilisation des données collectées.

 

Cependant, sa mise en place et son adoption nécessitent une approche méthodique et évolutive. Il est essentiel de structurer l’information de manière claire, d’intégrer le référentiel dans les workflows des équipes et de veiller à sa mise à jour régulière pour en préserver la pertinence.

 

L’Atomic UX Research ne se limite pas à la gestion des insights : elle ouvre la voie à une documentation plus efficace et une prise de décision UX plus agile. Une autre approche complémentaire à explorer est l’UX Metrics et la manière dont elle peut être intégrée au référentiel pour mesurer l’impact des décisions prises sur l’expérience utilisateur.

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