28/11/2025

Le design en 2025 : la fin du monopole de Figma ?

En 2025, le paysage du design d’interface continue d’évoluer rapidement. Longtemps dominant, Figma voit son image s’éroder depuis la hausse de ses tarifs et la centralisation croissante de sa plateforme. Dans le même temps, Penpot s’impose progressivement comme une alternative crédible, portée par son approche open source, sa gratuité et une communauté engagée. Ce changement de dynamique redistribue les cartes pour les designers, les agences UX et les organisations en quête de flexibilité, de souveraineté et de maîtrise des coûts. Une nouvelle phase du marché s’ouvre, où les habitudes établies ne sont plus aussi immuables qu’avant.

Figma en 2025 : toujours le leader, mais challengé

L’héritage Figma : collaboration, vitesse, écosystème

 

Depuis plusieurs années, Figma a construit sa réputation sur une collaboration en temps réel fluide et intuitive, une interface rapide, et un écosystème riche en plugins, templates et ressources communautaires. L’outil a permis de simplifier les échanges entre designers, développeurs et chefs de projet, devenant progressivement le standard du design produit. Sa maturité, sa stabilité et sa profondeur fonctionnelle en font encore aujourd’hui un choix naturel pour de nombreuses équipes.

 

Les décisions impopulaires : tarifs, restrictions, dépendance au cloud

 

L’image de Figma s’est toutefois légèrement ternie ces derniers mois. L’augmentation des tarifs, l’apparition de limitations plus strictes selon les plans et la dépendance totale au cloud ont provoqué un sentiment d’essoufflement chez certains utilisateurs. Pour les petites structures et les indépendants, ces évolutions créent une pression budgétaire. Pour les organisations sensibles sur la confidentialité, la centralisation forcée des données est perçue comme un obstacle.

 

Les limites révélées par les gros projets et les équipes élargies

 

Figma reste performant dans la majorité des cas, mais certaines limites deviennent visibles sur des projets massifs : fichiers plus lourds, latences, lenteur lors de l’édition de bibliothèques complexes ou de design systems volumineux. Les équipes très structurées, avec plusieurs dizaines de designers, constatent parfois des difficultés à maintenir une cohérence parfaite dans les composants ou à gérer efficacement les droits et la gouvernance interne.

 

Pourquoi les professionnels UX cherchent réellement des alternatives cette année

 

Face à ces évolutions, de nombreux designers UX examinent d’autres options, non pas par rejet de Figma, mais par recherche de flexibilité. La souveraineté des données, la pérennité des fichiers, le coût croissant des licences ou simplement l’envie de s’affranchir d’un écosystème devenu très dominant motivent cette exploration. L’émergence d’outils ouverts, modulaires ou auto-hébergeables ouvre un nouveau champ des possibles, encourageant les équipes à repenser leurs outils et leurs pratiques.

Penpot : l’alternative open source qui monte

Une philosophie différente

 

Penpot se distingue avant tout par son approche profondément ouverte, pensée pour redonner aux équipes le contrôle de leurs outils et de leurs données. Là où Figma fonctionne dans un environnement centralisé, Penpot s’inscrit dans une logique de liberté d’usage et d’adaptation.

 

Voici les trois piliers de cette philosophie :

 

Liberté

Open source, Penpot permet d’étudier, modifier et adapter le logiciel à ses propres besoins.

 

Souveraineté

Les organisations peuvent conserver la maîtrise totale de leurs données, sans dépendance à un acteur privé.

 

Autohébergement

Il est possible d’installer Penpot sur ses propres serveurs, garantissant confidentialité et conformité interne.

 

 

Avantages clés 

Avant d’entrer dans les détails, il est utile de rappeler que Penpot s’impose grâce à une combinaison d’avantages rares dans le monde des outils de design.

 

Parmi les bénéfices les plus appréciés :

  • Gratuité complète : Aucune limite liée à un plan payant, aucune contrainte sur le nombre d’utilisateurs.
  • Fichiers et projets illimités : Idéal pour les petites structures, les écoles ou les équipes aux budgets serrés.
  • Collaboration en temps réel : Les fonctionnalités de co-édition, longtemps un point faible, ont beaucoup progressé.
  • Communauté active : Les utilisateurs participent au développement, partagent des ressources et contribuent au roadmap.

 

Les progrès récents (2024–2025)

 

Penpot a connu une évolution rapide, portée par une montée en puissance du produit et par les retours de sa communauté.

 

Les domaines où les avancées sont les plus remarquables :

 

Performances

Un rendu plus fluide, gestion améliorée des gros fichiers et meilleure stabilité générale.

 

Composants et design systems

Ajout de fonctionnalités plus robustes pour les bibliothèques partagées et la modularité des interfaces.

 

Prototypage

Interactions plus riches, transitions améliorées et premières bases d’un prototypage avancé.

 

 

Pourquoi Penpot attire particulièrement freelances, PME, écoles et institutions ,

 

L’adoption croissante de Penpot n’est pas un hasard. Plusieurs types d’acteurs y trouvent des réponses précises à leurs contraintes.

 

Parmi les profils les plus séduits :

 

Freelances

Pour l’absence de coûts, la flexibilité et la possibilité de collaborer sans imposer une licence aux clients.

 

PME et agences

Pour réduire les dépenses récurrentes et conserver la maîtrise des projets dans le temps.

 

Écoles et centres de formation

Pour proposer un outil accessible à tous les élèves sans frais supplémentaires.

 

Institutions et secteurs sensibles

Pour des raisons de souveraineté numérique, de sécurité et de conformité réglementaire.

Figma vs Penpot : comparaison réelle en situation

Collaboration et vitesse d’exécution

 

En matière de collaboration en temps réel, Figma reste la référence. édition simultanée fluide, commentaires intégrés, stabilité éprouvée. Penpot a considérablement progressé, mais peut encore présenter des petites latences sur les grands fichiers. Pour des équipes de 2 à 5 personnes, la différence est souvent imperceptible. Pour des équipes plus larges, Figma conserve une longueur d’avance en réactivité.

 

Prototypage, interactions et animations

 

Côté prototypage, Figma propose des interactions avancées, micro-animations, smart animate, variables et conditions logiques. Cela en fait un terrain idéal pour les prototypes haute fidélité. Penpot offre un prototypage solide mais plus simple; liens, transitions, interactions basiques. Les prototypes fonctionnels sont possibles, mais les animations complexes restent limitées. Pour des tests utilisateurs rapides, Penpot suffit largement; pour raconter des interactions riches, Figma domine encore.

 

Bibliothèques de composants et design systems

 

Les deux outils permettent de créer des bibliothèques partagées. Figma possède un système très mature; variantes, propriétés, modes, variables, styles globaux. Penpot fournit maintenant des composants consistants, mais la gestion avancée (nesting, variantes complexes, synchronisation multi-projets) reste plus rudimentaire. Pour des design systems complets, Figma reste plus efficace.

 

Intégrations, plugins et écosystème autour de l’outil

 

Figma bénéficie d’un écosystème extrêmement riche : milliers de plugins, intégrations avec Notion, Jira, GitHub, Zeplin, Storybook, etc. Penpot, en open source, permet des intégrations via API, mais la bibliothèque de plugins est encore limitée. L’outil s’intègre toutefois facilement dans des environnements techniques personnalisés, notamment grâce à l’auto-hébergement.

 

Performance sur les projets lourds (tests et retours terrain)

 

Sur les projets simples à moyens, les deux outils sont comparables. Sur les fichiers volumineux ou les design systems complexes, Figma reste plus fluide et stable. Penpot a fait de gros progrès, mais peut encore ralentir lors de zooms rapides, de manipulations massives ou d’imports d’assets nombreux. Pour des équipes produisant beaucoup d’écrans ou travaillant en continu à 10+ designers, les performances de Figma sont plus constantes.

 

Accessibilité des fichiers + gouvernance des données

 

Sur ce point, Penpot se démarque clairement. Les fichiers peuvent être auto-hébergés, stockés sur les serveurs internes d’une organisation ou exportés librement. Figma, totalement cloud, impose un stockage sur sa plateforme et un format propriétaire. Pour les organisations sensibles à la souveraineté ou à la confidentialité, Penpot apporte une réponse claire et souvent indispensable.

Quand choisir Penpot plutôt que Figma ? (et inversement)

Scénarios où Penpot est plus pertinent

 

Dans plusieurs situations, Penpot se révèle être l’option la plus logique. On peut notamment citer :

  • Agences et freelances : Réduction des coûts, aucune licence à imposer aux clients, flexibilité d’usage.
  • Projets sensibles ou internes : Autohébergement, souveraineté des données, conformité réglementaire.
  • Organisations à budget limité : Écoles, associations, petites PME, équipes internes non-techniques.
  • Établissements de formation : Facilité d’accès pour les étudiants, absence de barrière financière.

 

Scénarios où Figma reste la meilleure option

 

Dans d’autres contextes, les atouts de Figma sont plus adaptés :

  • Équipes de plus de 10 designers : Collaboration ultra-fluide et gestion avancée des bibliothèques.
  • Produits nécessitant des animations riches : Smart animate, variables, interactions complexes.
  • Design systems évolués : Variantes conditionnelles, organisation avancée, documentation.
  • Prototypage haute fidélité : Expériences interactives proches d’un produit final.

 

Analyse coût/valeur : que gagne-t-on vraiment ?

 

Le rapport coût/valeur dépend principalement du type d’équipe.
Penpot offre une valeur incomparable pour les structures sensibles au budget ou aux données.
Figma, plus coûteux, apporte une productivité élevée sur les projets complexes.
L’enjeu est donc moins de choisir “le meilleur outil” que celui qui maximise l’efficacité pour un contexte donné.

Migrer (ou tester) Penpot : bonnes pratiques et limites

Tester Penpot sans risque : méthodes et conseils

 

Avant de migrer totalement, il est pertinent de commencer par de petits projets. Quelques approches efficaces :

  • Recréer une maquette Figma simple dans Penpot pour tester la fluidité
  • Tester un mini-design system pour évaluer la gestion des composants
  • Collaborer avec 1 ou 2 collègues pour observer la co-édition
  • Comparer le rendu réel des prototypes avec un test utilisateur rapide

 

Ces étapes permettent d’évaluer l’outil sans affecter la production.

 

Les limites connues (2025)

 

Bien que très complet, Penpot présente encore quelques freins :

  • Performances inégales sur les très gros fichiers
  • Absence d’un écosystème de plugins aussi riche que Figma
  • Interactions limitées pour les prototypes complexes
  • Manque de fonctionnalités “premium” pour les design systems volumineux

 

Ces points ne sont pas bloquants selon les projets, mais doivent être anticipés.

 

Comment adapter son workflow si on vient de Figma ?

 

La transition de Figma à Penpot demande quelques ajustements :

  • Adopter une structure de fichiers plus simple
  • Revoir l’architecture des composants pour éviter les variantes trop complexes
  • Retravailler les habitudes de prototypage
  • Intégrer des étapes de vérification manuelle là où Figma automatisait

 

Avec un peu de pratique, les workflows se stabilisent rapidement.

 

Ce que Penpot ne remplacera pas tout de suite

 

Même en progression constante, Penpot n’égale pas Figma sur certains points :

  • Animation avancée
  • Prototypage à forte interactivité
  • Design systems ultra-complexes
  • Ecosystème d’extensions prêt à l’usage

 

Pour les équipes ayant des besoins très exigeants dans ces domaines, Figma reste incontournable.

Figma n’est plus seul : un marché du design qui s’ouvre enfin

Après des années de domination presque totale, Figma n’est pas en train de disparaître. Sa maturité, sa rapidité, la richesse de son écosystème et sa solidité en production en font toujours un outil central pour de nombreuses équipes produit. 

 

Pourtant, 2025 marque un tournant important; l’époque où Figma régnait sans partage touche à sa fin. L’arrivée de Penpot, plus ouvert, plus accessible et pensé pour la souveraineté des données, redonne aux organisations une véritable liberté de choix.

 

Ce changement s’explique autant par la montée en puissance de Penpot que par l’évolution des attentes. Les coûts logiciels augmentent, les contraintes de sécurité et de conformité se renforcent, les équipes cherchent plus de flexibilité et veulent éviter les dépendances imposées. Designers et entreprises souhaitent désormais des outils qui s’adaptent à leurs réalités, à leurs budgets et à leurs contraintes, pas l’inverse.

 

Il ne s’agit pas d’un renversement brutal, mais d’un rééquilibrage. Figma reste un leader solide, mais son monopole n’est plus intact. Le paysage devient plus diversifié, plus ouvert, plus modulable. C’est une évolution positive pour les équipes, les agences et les designers qui peuvent enfin choisir leur outil pour de vraies raisons, en fonction de leur contexte et non par absence d’alternatives.

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