L'intérêt de l’eye tracking en UX Design
02/07/2021

L’intérêt de l’eye tracking en UX Design

L’oculométrie, aussi appelée suivi oculaire ou eye tracking en anglais, est une méthode utilisée en UX Design qui vise à améliorer l’ergonomie de votre dispositif numérique. 

L’eye tracking participe à l’optimisation de l’expérience utilisateur numérique; qui est devenue un objectif de plus en plus recherché par les entreprises, et en perpétuel perfectionnement par les UX Designers.
Créer un parcours utilisateur fluide, et une expérience ergonomique, qui peuvent conduire les utilisateurs d’un état d’attention à l’étape de l’exécution de l’action souhaitée sans tracas, est l’objectif ultime et foncier de tout spécialiste en UX. 

Animés par cette finalité, les concepteurs d’expérience utilisateur sont constamment à la recherche de nouveaux outils qui peuvent les aider à améliorer cette expérience. C’est de la sorte que l’eye tracking est devenu l’un des outils qui ont retenu l’attention de la communauté du design.

L’oculométrie est intéressante lors des tests d’utilisabilité en UX design. Ceci s’explique par le fait que la plupart des interactions utilisateurs se manifestent sous la forme de clics, de balayages ou de défilements sur les appareils. En UX Research, ces modèles d’interaction sont une source précieuse d’informations sur les utilisateurs.


Mais l’absence d’interaction physique complique la donne, et c’est exactement le cas quand l’interaction est seulement visuelle, comme lorsque quelqu’un lit un texte ou regarde du contenu d’où le renforcement de l’importance de l’eye tracking en UX.

Qu'est-ce que l’eye tracking ?

L’oculométrie (eye tracking) est une technologie qui mesure les mouvements oculaires. Elle permet de savoir où une personne regarde, ce qu’elle regarde et pendant le parcours de ses yeux et même combien de temps son regard se fixe à un endroit particulier.

 

L’eye tracking est actuellement considérée comme étant une méthode de recherche UX très précise. En effet, la technique permet de comprendre en détail le parcours oculaire des utilisateurs face à une interface. Désignée comme étant une méthode privilégiée dans la phase de l’UX Research, l’oculométrie suit et enregistre les mouvements des yeux d’un utilisateur lors de sa navigation sur un site web afin d’analyser son regard. L’eye tracking permet donc de voir ce que les utilisateurs d’un site web ou d’une application regardent, comment ils naviguent l’interface, et ce qui retient le plus leur intérêt. 

 

Pour effectuer les tests d’oculométrie, plusieurs petites caméras capturent avec précision les mouvements de la pupille. Les données sont récoltées, enregistrées et analysées. Il en ressort alors une image graphique, identifiant les zones de l’interface les plus (et les moins) sollicitées visuellement par l’internaute.
En effet, une carte de chaleur (heatmap) sera réalisée en se basant sur les données recueillies de l’eye tracking. Elle a pour but de donner un aperçu des zones qui attirent le plus l’attention des utilisateurs durant la phase de test, mais aussi les parties de l’interface qui sont visuellement moins captivantes.

 

En UX Design, le recours à cette méthode de recherche permet l’observation du comportement de l’utilisateur afin de déterminer entre autres les zones clés à mettre en exergue sur votre interface.


Principalement, l’eye tracking est sollicité durant les tests UX relatifs à la comparaison de sites prototypes. Pour que les résultats soient précis et pertinents, la méthodologie doit obéir à certaines règles. Par exemple, le test d’oculométrie doit être mené dans des conditions conformes à la réalité. Ceci assurera la spontanéité du comportement de l’utilisateur et les constatations n’en seront que plus fidèles à la réalité.


De la sorte, vous garantissez le bon zoning de votre interface, puisque les répartitions dans lesquels les éléments importants de votre site doivent se situer seront objectivement représentatives des zones d’intérêt de vos utilisateurs. 

 

Étant appliquée à l’UX Design, la technique de l’eye tracking peut sembler nouvelle ou avant-gardiste, mais la méthodologie remonte aux années 1800 !


Les études étaient alors basées sur des observations à l’œil nu en l’absence d’une technologie plus avancée.
En 1908, Edmund Huey a construit le premier appareil pour suivre le mouvement des yeux lors de la lecture. Le traqueur oculaire de Huey utilisait une lentille de contact connectée à un pointeur en aluminium pour suivre le mouvement des yeux. Cette technique assez invasive s’est ensuite vue améliorée et a évolué au fil des décennies grâce aux différentes inventions dans le domaine, pour finalement devenir aussi précise qu’elle ne l’est  aujourd’hui. L’oculométrie utilise actuellement toute la puissance de l’avancement technologique pour recueillir de nombreuses informations précieuses sur le comportement humain très bénéfique dans différents domaines, et notamment en UX Design.

Comment se déroule l’eye tracking test ?

De nos jours, la technologie infrarouge agrémente les logiciels de suivi oculaire pour permettre de mesurer le mouvement et la dilatation des pupilles d’une personne lorsqu’elle regarde un écran. En UX Design, l’eye tracking est une technique fort utile notamment pour les tests d’utilisabilité.


L’oculométrie peut se dérouler durant les différentes étapes de tests de vos prototypes. Qu’il s’agisse d’une interface de site web ou d’une application mobile, d’un jeu vidéo ou autre, l’utilisateur est placé individuellement devant l’outil à tester. L’objectif est de faire en sorte que l’utilisation de l’outil digital soit spontanée et non guidée. De la sorte, l’eye-tracker capte le regard et suit ses mouvements pour analyser les points suivants :

  • Les points de fixation

 

  • La rapidité/lenteur des mouvements

 

  • Les temps de fixation

 

  • Les premières  éléments repérés 

 

  • Les informations et éléments repérés en dernier

 

  • Les éléments graphiques de fort intérêt regardés immédiatement (couleurs, images…) ou les moins intéressants.

 

Suivant ce procédé, la page testée est segmentée en zones dites ‘’chaudes’’ (les zones les plus attirantes et les plus fixées du regard) ou ‘’froides’’ (les zones à moindre intérêt visuel pour l’utilisateur). On peut également obtenir de l’eye tracking soit un film qui retrace les moindres mouvements du regard de l’utilisateur, soit un itinéraire relatant le cheminement de ses yeux à travers la session de navigation.

 

Il existe pour ce faire deux systèmes de tracking différents :

  • Un système fixe : On dote un ordinateur de capteurs caméra infrarouges implantés sur l’écran même. L’utilisateur navigue la page en regardant le contenu diffusé sur l’écran tandis que les capteurs enregistrent le parcours de son regard.

 

  • Un système mobile : On fixe des caméras vidéo avec un double système de lentilles sur une paire de lunettes. Le parcours oculaire de l’utilisateur est alors enregistré lorsqu’il est exposé à un contenu visuel. 

 

Indépendamment de la méthode, les données produites permettent aux chercheurs UX de glaner des informations enrichissantes sur le comportement des utilisateurs et ce qui les captent le plus. 

 

C’est une technique pour identifier ou bien l’endroit où l’œil est concentré, ou bien le mouvement de l’œil lorsqu’un individu consulte une page Web.

 

En d’autres termes, et pour être plus technique, les chercheurs UX identifient les moments de «fixation» et les moments de «saccades».

 

  • Fixation : le moment où les pupilles de l’utilisateur s’attardent suffisamment longtemps sur un élément de l’interface utilisateur pour le traiter.

 

  • Saccade : moment où l’œil d’un participant est en mouvement, balayant et se promenant sur l’interface sans se fixer sur quoi que ce soit. En visualisant les saccades, on peut voir les parcours qu’emprunte l’œil sur une page.

 

Ainsi, les points de fixation sont comparables aux arrêts d’un métro et les saccades sont comme les courts trajets entre chaque arrêt.

L’intérêt de l’eye tracking en UX : une méthode au service des tests d'utilisabilité

Comment les utilisateurs scannent-ils les pages ? Quels parcours suivent-ils ? Quels sont les éléments qui retiennent le plus leur attention ? Ce sont des questions typiques lors des sessions de test d’utilisabilité auxquelles on ne peut avoir de réponse de la part des utilisateurs mais par le biais de l’eye tracking. 

 

En effet, lorsqu’il s’agit de balayage visuel, il est souvent difficile (voire impossible) de demander aux participants au test de se rappeler leurs modèles de balayage. Les participants seront certainement incapables de se souvenir de leur comportement -l’attention et la mémoire humaine sont malheureusement faillibles-, et d’un autre côté ils ne pourront pas verbaliser leurs raisonnement et comportements dans la majorité des cas.


Aussi, les comportements sont assez souvent inconscients résultant de d’émotions subconscientes ou brèves et de réactions involontaires, qui peuvent fortement traduire ce que pensent réellement les utilisateurs de votre dispositif numérique.  

 

Afin de répondre aux questions clés des tests d’utilisabilité et pour identifier le balayage visuel de l’utilisateur, le suivi oculaire est une méthode de mise. Elle seule est en mesure d’enregistrer et d’analyser objectivement et avec précision le comportement visuel des utilisateurs.


L’eye tracking permet de fournir des données précises et importantes pour votre User Test concernant le comportement visuel de l’utilisateur, la compréhensibilité et la lisibilité de l’interface ainsi que les attentes et les erreurs relatives à la hiérarchisation de l’information et au zoning; ces informations sont impossibles à collecter sans cette technologie. Pour cela, savoir avec exactitude plutôt que de deviner où les gens regardent en utilisant l’application ou le site Web est précieux comme l’or pour les concepteurs UX et UI. 

 

En effet, le suivi oculaire vous permet de découvrir les problèmes d’utilisabilité sans perturber le comportement naturel de l’utilisateur. Il vous donne un aperçu des mouvements oculaires et des comportements subconscients pour vous aider à identifier concrètement les problèmes d’utilisation qui seraient autrement passés inaperçus autant pour l’utilisateur que pour l’UX Designer. 

 

Étant donné que les dispositifs de suivi oculaire ne dépendent pas des rapports ou feedbacks des participants ni de leur mémoire, et que toutes les données sont collectées automatiquement, cela vous permet de visionner en direct ce que l’utilisateur voit, et de comprendre immédiatement où résident les problèmes d’utilisation, de navigation et d’efficacité, le manque de lisibilité et de clarté, la mauvaise hiérarchisation, les problèmes d’UI ou les frictions d’ergonomie, etc.

 

Grâce à l’oculométrie, vous allez donc pouvoir obtenir des données précises et des réponses pertinentes concernant la perception et les comportements des utilisateurs face à votre interface comme: 

  • Savoir si les participants laissent échapper des éléments clés de l’interface utilisateur. L’eye tracking sert à montrer ce que les gens ont ou n’ont pas regardé sur l’écran.
  • Identifier les éléments de l’interface qui détournent leur attention, en accompagnement du concept de la loi de Fitts (le “poids” de l’objet – dans la hiérarchie visuelle – est un facteur déterminant dans ce qui attire les yeux et les clics de souris).
  • Déterminer où se trouvent les problèmes.
  • Connaître quel contenu attire et lequel est inutile

     

  • Apprendre comment les utilisateurs atteignent les objectifs

     

  • Observer le degré d’attention par rapport aux différents éléments de la page

     

  • Comparer les différentes structures et pages en fonction des comportements oculaires des utilisateurs 

L’eye tracking peut également aider à mettre en évidence le comportement des utilisateurs dans les situations redoutées où l’utilisateur est confus, ne comprend pas ou est tout simplement bloqué. Peu importe où réside le dysfonctionnement, les causes peuvent être expliquées grâce à la technologie de suivi oculaire qui met en évidence l’endroit où l’utilisateur bloque. 

 

En somme, on peut juger que l’eye tracking est extrêmement utile dans un processus de recherche UX et plus spécialement pour agrémenter les tests d’utilisabilité. La méthode va garantir une meilleure expérience utilisateur en permettant de réorganiser les éléments essentiels du site, fluidifier le parcours utilisateurs dans une interface plus ergonomique, améliorer l’emplacement des blocs d’images et contenus, ou encore de définir les endroits stratégiques pour le placement des boutons d’appel à action.

L’eye tracking c’est bien, mais pas que…

Quand il est réalisé correctement dans le cadre d’une étude UX bien ficelée, l’eye tracking peut être un excellent moyen pour identifier comment les utilisateurs interagissent avec une interface utilisateur. Mais il faut savoir que l’oculométrie ne remplace pas les bons tests utilisateurs dans la détermination du pourquoi les utilisateurs se comportent comme ils le font.

 

Ainsi, on ne se retiendra pas de dire que les avantages des méthodologies de test d’utilisabilité bien connues comme le wireframing, prototypage, les sondages et les entretiens avec les utilisateurs, ne sont pas négociables et l’eye tracking ne se pose nullement comme étant un remplacement pour ces méthodes. L’eye tracking vient plutôt à étoffer la panoplie des méthodes de recherche UX. 

 

C’est pour cela que dans la majeure partie des cas, cette méthode est idéalement accompagnée de tests utilisateur et des autres méthodes UX classiques pour la récolte de données qualitatives et quantitatives. Ceci étant dit, l’intérêt de l’eye tracking est indéniable, étant donné que la combinaison de cette méthode et des tests d’utilisabilité est puissante, vous donnant une couche supplémentaire d’informations sur le comportement de vos utilisateurs. 

Un projet ?

Vous avez un projet et vous souhaitez en parler ?
0 articles | 0
Commander
Prix TTC